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Tendre berceau de mon enfance
A l'orée de montagnes insouciantes.
Là ou la terre était alors
Comme nos cœurs, des pépites d’or
J’ai aimé ce rude pays
Nous façonnant à résister
Je garde de ce temps, la bas
Plein de grands moments de joies
******
Trop vite effacé, à l’encre bleue
Le chemin d’une école perdue.
L’enfance n’est qu’un petit passage
Nous conserverons, ses plus grandes images
Il était une fois là-bas
Têtes brunes, rousses ou blondes
Une ronde remplie d’enfants
Du tout petit au plus grand.
Cette cour d’un passé simple
Promène encore nos empreintes.
Cette école faite de craie
Nous a coulé de béton
En tutrice solide,
Elle apprenait des leçons
L'écho de nos pas, sur son long chemin
Y résonnent encore,
Comme y sonne toujours le tocsin
C.D.
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Sur ce long chemin d’ écoliers
Clip, clap nos sabots chantaient
Nous écrasions le sol gelé
Traversant, chemins ou vallées
Avec nos sabots, dondaine
Sans passer par la Lorraine,
Avec nos sabots, si beaux.
Creusés par le sabotier
Si fièrement chaussés
Nos sabots de bois, dondaine
Ont marché par la Lorraine,
Par les campagnes et les plaines.
La neige dans nos pieds gelés
Ils ont trotté mon capitaine
Usés, mais heureux quand même
J’y repartirais marcher
Car nous n’étions pas si vilaines
Dans nos lourds sabots de bois
Nos si vieux sabots dondaine.
Malgré tout, en madeleines
De quelques amoureux, quand même
Dans nos durs sabots dondaine
Dans nos beaux sabots de bois.
C.D.
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Je sais maintenant, qu'on n'sait jamais
Ma vieille tante me disait
Une vie c'est peu, tu sais
J'aurais aimé encore savoir
Mais j'finirai jamais l'histoire...
Le grand Gabin nous l'a chanté
"Maint'nant je sais"
Quand j'étais gosse,
haut comme trois pommes
J'parlais bien fort
pour être un homme
J’disais, je sais, je sais, je sais.
C'était l'début, c'était l'printemps
Mais quand j'ai eu mes dix-huit ans
J'ai dit, je sais, ça y est,
cette fois je sais
Aujourd'hui,
les jours ou j' me retourne
je regarde la terre
ou j'ai fait les cent pas
Je n'sais toujours pas comment
elle tourne!
A vingt-cinq ans, j'savais tout
L'amour, les roses,
La vie, les sous, tiens oui,
l'amour!
J'en avais fait tout l'tour!
Mais heureusement,
comme les copains
J' avais pas mangé tout mon pain.
J'ai encore appris.
Ce que j'ai appris
ça tient en trois ou quat'e mots
Le jour ou quelqu'un vous aime,
il fait très beau
C'est encore ce qui m'étonne
dans la vie
Moi qui suis à l'automne de celle-ci
On oublie tant de soirs de tristesse
Mais jamais un matin de tendresse!
Toute ma jeunesse,
j'ai voulu dire, je sais
Seulement, plus je cherchais,
moins je savais.
**********
Y'a mes soixante coups
Qu’ont sonné à l'horloge
J'suis encore à ma fenêtre
Je regarde, j'm'interroge
Maintenant je sais,
Je sais qu'on n'sait jamais!
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La vie, l'amour, l'argent
Les amis et les roses
On n'sait jamais le bruit
Ni la couleur des choses
C'est tout c'que j'sais!
Mais ça, c'est sûr, j'le sais!
Jean Gabin
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