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Je suis l’âne, souvent, le mal aimé
On me dit têtu comme une bourrique
Personne, comme moi
Ne peut porter tant de poids
C’est vrai que je prends mes aises
A quoi sert d’aller trop vite
Si on ne rattrape jamais le temps
Pourquoi toujours, courir après ?
Qu’on me laisse glaner en paix
Que l’on préserve ma liberté
Quelques éternels m’appellent
«Le bourriquot »
Par jalousie, les envieux
Parce que « je suis fort et beau »
Laissez-moi donc, trotter ma vie
Je sais, plus que vous, porter les colis
Dont nul autre ne voudra comme croix
Je suis aimé tel que je suis
Je suis l’âne, pas si balourd
Si certains aiment à se moquer
Moi j’ai plein d’herbe à brouter
Tant d’amour à recevoir et donner
J’avance sans besoin d’être dressé.
Je suis celui, qui se moque des orages
Tant de gens, aiment à me parler
J’ai les câlins des enfants sages.
Je suis l’âne au beau bonnet
J’avance lentement, mais sans tomber
Lorsqu’il est temps de se reposer
Je rejoins mon étable, sans me presser
Vous savez, si je le voulais
J’aurais des mille aventures à conter
Plus tard, qui sait ?
J'en tire une morale:
La vie étant un court passage
Marchons-y donc, tranquille
Sans heurts et toujours sages
On peut être heureux, de peu de billes…
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Ils amputent nos villages de leur école
La pompe à fric joue son rôle
Elle expatrie nos enfants sages
Leurs maîtres, sont bazardés au Pôle...
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Il pousse toujours des racines,
Au gré de mes ruisseaux
Ou naviguent des bateaux de papier
Tout en suivant les courants d' eau
Des regrets restent cachés
Sous de très vieilles pierres usées
Il en sort quelques mots muets
Dans le silence ou ils sont restésDe belles amitiés cultivéesLes graines d’un monde parfait
Mes souches, résistent encoreAccrochés aux pierres grisesDes larmes, des joies, y persistent
Au gré de coeurs qui balancent
Loin de mauvais oiseaux de passage
Elles se cramponnent toujours nos origines
Elles s’agrippent, incontournables
Par quelques mots, gravés sur les arbres
De cette cour, d’un jardin intime
Personne n’y changera rien
Nous ne sommes que des humains
L’encre du temps, met des siècles à sécher
Le monde conjugue tout à l’imparfait
Les hommes ont bien du mal à tourner
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En tout honneur
Honorable « Monsieur De la Fontaine »
Qui donc n’aime pas le chant des cigales ?
Alors que la fourmi pénètre nos foyers en vandale
Vous nous décrivez cette diva, comme oisive
Et la seconde comme bosseuse
Il y a un temps, lorsque je récitais cette fable
C’était à plaisir, sans la comprendre
Je n’y voyais, ni critique ni morale
Je pense sublime, cette cigale que l’on décria
Alors que dame fourmi,
Envahit nos foyers de ses troupes
Y grignotant nos victuailles sans vergogne
Elle est, certes, moins bruyante qu'une mouche
Qui rendit folle cinq chevaux et son cocher
Tournant à leurs oreilles
Bourdonnant et agaçant sans pareilles
Mais de mouches ou vermisseaux
A fourmis pas prêteuses
Respect, Monsieur de La Fontaine
Mais je préfère votre cigale dite vilaine
Son chant, j’en suis fort aise
M’est agréable, n’en déplaise….
De troubadour à guerrière
J’opte pour le chant de cette toute première…
Elle ne vit qu’un été, l’éphémère
Bien court passage sur la terre
Elle ne verra pas la bise venir
Au temps froid, c’est sûr, elle va mourir
Je ne suis ni cigale ni fourmi
J’aime juste entendre chanter la vie…
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La dictée...
Me revoici sur mon banc d’école
Je tourne les pages jaunies
D’un vieux cahier de dictées
Enseignement modèle des accords
D' une belle écriture déliée au participe passé
Je la trouve inspirée, notre histoire
D’avoir calqué bonnes et mauvaises mémoires
Je me souviens des bienfaits de cet exercice
Il me revient un certificat d’études
Qu’aujourd’hui (probablement) nous n’aurions pas
Le « certif » fut un examen appréhendé
Ou la dictée y a souvent été éliminatoire
L’enseignement de l’orthographe
Est toujours aussi important pour communiquer
Une dictée marquée d’encre rouge
Pouvait parfois laisser des marques
Sur ceux que l’on négligeait
« placés souvent en fond de classe »
Selon les fautes ou zéro pointés
Sans parler des moqueries pour l’écolier
Par des élèves, se voulant, « justiciers »
Ce bonnet d’âne n’aurait jamais dû coiffer « Yvon »
Qui n’était juste qu’un peu fripon…
Pas idiot « le bougre » et il s’en défendait
C’est en 1830 que cet exercice
Devint une obligation afin de maîtriser
la langue de Molière
Il devint journalier dans notre parcours scolaire
Chaque dictée avait sa petite histoire
Qui, parfois nous transportait, au fil de la plume
Nous plaisant à feuilleter, aujourd’hui encore
Dans de vieux cahiers craquelés
Même s’il en est resté, des derniers de classe
Ne vous souciez pas, ils sont pour certains
Au sommet de réussites durement gagnées
Car ils se souviennent, après des années
De l’ impossible accord d’un participe passé
Si vous n’étiez pas classé premier
Dans cette communale du passé
Sachez que certains de nos grands écrivains
Font encore des fautes sur leurs bouquins
En fait, je me demande parfois ...
Est-ce bien ce sacré Charlemagne
Qui l’a eue , un jour, cette folle idée
D’inventer l’école et la dictée ?
Ce n’est certes pas Dagobert
Le pauvre, il mettait tout à l’envers
Ce roi des Francs « que l’on pensait peu malin »
Régna pourtant sur des peuples ( même Païens )
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Et si ma plume était magique ?
Si ma plume était magique
Faisant des vers fantastiques
Elle écrirait comme Verlaine
Des tas de mots comme on les aime
Elle inventerait des mots doux ou sauvages
Pour composer de belles phrases
Avec les verbes les plus simples
Elle conjuguerait l’amour dingue
Mais mon porte-plume est coquin
Il n’en fait qu’à sa tête, ce petit malin
Il fait des tas de pirouettes
Et tâche le papier d’encre violette
Robert GÉLIS (1938)
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Une enfance au Pays des fées
J’ y crois encore à ces contes de fées
Ils déjouent l'ennui et font rêver
Dans ce monde, d ’une vie folle à lier
Ou l’ on voit certains êtres se transformer
En vendeurs de rêves, aux yeux glacés
Il existe encore des regards
Qui nous lisent la bonne aventure
Dans cette grande jungle des habitudes
Mais l 'on revient toujours aux certitudes
De celles ou nous aimons retourner
Dans une cour, ou se chamaillaient
Des nuées d' enfants à cours d 'idées
Leurs bagarres de quartiers
Résonnent encore de partout
Quand toutes les rancoeurs s’ entremêlaient
Que la noirceur retombait
Nous ne pouvions que nous retrouver
Au fond d’ un terrain vague, dans l'obscurité
Je me souviens d’ une enfance « un jour »
Nous vivions la tendresse sans mal d'amour
Si ce monde n' existe plus
La mémoire reste fidèle à jamais
C’est pourquoi je reviens toujours
Vers ce tableau marqué à la craie...
C.D.
Pensées
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Les meilleures choses à vivre
Sont-elles vraiment gratuites ?
Peut-on conjuguer le verbe «aimer»
Sans ne l' avoir jamais appliqué ?
Dans certaines occasions
Les gens nous surprennent
Par leur envie d’offrir
Le meilleur d'eux-mêmes
D’ autres, par choix
Choisissent le courant inverse
C'est drôle la vie
On y reçoit parfois de sales coups.
Mais si l’on reste attentif
On y vit aussi plein espoir
Plein d’amour, de tendresse
Si l’on côtoie quelques peines
On y additionne parfois tant de joies
Dans les rires d'un enfant
-Dans la douceur d'une musique
-Dans le parfum des fleurs
-Un sourire que l’on croise
-Dans les yeux de ceux que l’on aime
-Dans une amitié naissante
Et lorsque l' on a de la chance
Ces mêmes personnes
Nous aiment aussi
Alors « Comme elle est belle, la vie»
CD
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Si j’esquisse ces quelques phrases
C’est afin qu’elles vous livrent
Des mots qui apaisent
Si je barbouille ces écrits
C’est pour que brille le soleil
Dans vos nuits
Si je crayonne ce texte, aujourd’hui
C’est pour rythmer nos jours
En musique
Apprendre aussi, qu'en confinés
Il est possible d' aimer et donner...
Je dédie ces pensées
A ceux qui nous sont chers
Pour ceux qui sont partis
Et par bonheur
A tous ceux qui nous restent
Enfin, vous comprendrez
Que si je babille cette complainte
C’est pour conjurer ce sort
Qui estropie notre planète...
Ne pensons plus au pire
Attendons le meilleur..
Rêvons d’une prochaine aurore
Au bonheur, d’un après
J’écris pour vous cette pastourelle
Pour vous dire qu’il n’est jamais
De chemins impossibles
Affrontons ces moments, tous ensemble
"Confinés sagement"
Afin que cette tempête se dissipe.
Bisous♥ Chantal♥
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Vous allez me dire, c'est certain,
Cela n'existe plus, c'est bien lointain
Cet homme, un jour, chez moi, là-bas,
Je m’en souviens, autant que de son front ridé
Au coucher du soleil, sa sombre et frêle silhouette
M’ apparaît encore, « bien nette »
Cette époque d'une rude vie
Je viens vous l’écrire pour mémoire
Des durs labeurs de nos ancêtres
J’image encore ce pauvre homme
Qui creuse, la nuit tombée, et sillonne
Peu de repos sa vie durant
De l'aube, au jour tombant
Son bout de terre, il l'a brassée
Priant , que survive ainsi sa nichée.
Pauvre squelette cassé par le temps
Tirant sa peine pour tout salaire
Pourtant, pas avare en gentillesse
Toujours pour tous, un sourire, un petit geste
Un jour, sous son fardeau, il s’écroula
Trop chargé, il succomba
Cette terre, sans le moindre remord
Ouvrit ses entrailles pour son pauvre corps
Le glas résonna si fort ce jour là
Que chacun du village, accourut
C'est là l'histoire ,d'un vieil homme de chez moi
Nous oublions trop vite ,qu'ils étaient là
Qu’à trop courir après des ombres
On se trompe, on ne vit pas, on ne sait pas…
C.D.
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